Tony Carreira : Tonyfiant

30 juin 2016

Tony Carreira

 Rencontre. Tony Carreira est à la chanson lusophone ce que la tour de Belém est à Lisbonne. Le plus populaire des chanteurs du Portugal revient vers la France avec un album « très sud ».

Propos recueillis par Magali Germain.

Il a quitté sa Lusitanie natale à l’âge de six ans. L’adolescent élevé en France au son de la variété des années 1980 a depuis conquis les salles et les publics au gré d’une carrière au long cours. Avec des guitares fado dans son équipage, il nous fait faire une mélancolique escapade en terre fado. Mon fado est son dernier album, car depuis presque trois décennies, entre Lisbonne et Paris, la chanson est son destin. « Je ne saurai jamais rendre l’amour que me donne le public depuis 28 ans. »

Vous êtes né à Armadouro… Exactement, Armadouro est un petit village montagneux situé au centre du Portugal. Je suis arrivé en France à l’âge de 6 ans. Vous rendez hommage à votre père dans votre dernier album. Qui était-il ?

Grâce à Dieu, il est encore en vie. Mon père m’a transmis les vraies valeurs avec beaucoup de sacrifices. Il était maçon. C’est un exemple à suivre. J’admire énormément son parcours de vie. Plus le temps passe, plus je le vois vieillir, plus je l’admire.

À 16 ans, vous travaillez à l’usine pour acheter votre première guitare. C’était mes débuts. Je faisais de la musique le week-end. J’ai appris à jouer tout seul.

Comment le succès est-il arrivé ?

Le succès ne s’explique pas vraiment. Un jour, après quatre albums ratés, je me suis fait littéralement virer des maisons de disques… Il y a cependant une chanson qui a marché. Alors la fenêtre s’est ouverte. À partir de là, j’étais visible. Les gens me regardaient. Et c’était à moi de travailler. Car ça passe par le travail.

Si vous étiez un pays ?

Je serais le Portugal. J’aime beaucoup mon pays, ce n’est ni du chauvinisme ni du patriotisme à trois sous. J’aime mon pays, c’est tout.

Le catholicisme est-il aussi votre patrie ?

Tous les Latins sont plus ou moins catholiques. Je n’échappe pas à la règle. Mon éducation est catholique. J’ai reçu les bonnes valeurs de cette religion. Elle fait partie de mes gênes, elle fait partie de moi. Vous portez le prénom d’un saint très populaire ! Je m’appelle Antonio. Saint Antoine est très populaire chez nous. Il est né à Lisbonne, même s’il a vécu ensuite à Padoue, en Italie. Il est très réputé à Lisbonne où les festivités placées sous son égide sont à leur apogée la nuit du 12 juin. Saint Antoine est un saint entremetteur. Il y a une tradition populaire très répandue, les « Casamentos de Santo Antonio ». Des centaines de jeunes mariés de Lisbonne attendent impatiemment le 12 juin, où la ville leur offre un mariage inoubliable, en payant tous les frais !

« J’ai une foi spéciale envers la Vierge de Fatima : il y a une relation particulière entre nous… »

Si votre foi était une mélodie ?

Il y a une chanson qui est magnifique, c’est l’Ave Maria. Êtes-vous un supporter de Fatima ? Je vais tous les ans à Fatima pour le 13 mai. Je ne marquejamais de concert à cette date. Tous les ans, le 13 mai, je fais partie des millions de pèlerins qui sont présents à Fatima. J’ai une foi spéciale envers la Vierge de Fatima. Il y a une relation particulière entre nous.

Aux Français qui ne connaissent pas Fatima que diriez-vous ?

C’est un lieu d’apparition de laVierge à trois bergers. Chacun a reçu un message. On n’a pas besoin d’être croyant pour aller à Fatima. Je conseille même à des non-croyants de visiter ce sanctuaire. C’est magnifique. Il y a un climat spécial. C’est tellement beau de voir tous ces gens venus du monde entier et ces processions aux flambeaux. Il y a deux fêtes annuelles à Fatima, pour le 13 mai et le 13 octobre.

Il faudra nous faire une chanson sur Fatima !

Promis !

Quelle est votre étoile pour avancer ?

Mon étoile pour avancer, c’est le bien.

C’est un peu le blues portugais. C’est une musique de chez nous qui s’est propagée dans le monde entier. C’est l’identité musicale de tout un peuple, ainsi qu’un état d’esprit… le Portugal ! «C’est mon fado » peut aussi se traduire par c’est mon destin ! C’est peut être mon destin de revenir vers la France avec l’identité de mon peuple dans mes chansons.

Quelle touche personnelle apportez-vous à ce fado traditionnel ?

Sur mon album, je n’ai retenu que la guitare portugaise pour ses sonorités très brillantes, très cristallines, qui arrivent dans mes orchestrations de variété. Il y aussi en supplément ces guitares de fado au son « très sud », un son qui se rapproche de celui d’une mandoline.

Dans cet album, vous citez aussi la reine du fado, la sublime Amalia Rodrigues…

Amalia, c’est un peu comme Édith Piaf pour les Français. C’est notre diva, une carrière exceptionnelle, une voix extraordinaire, c’est la seule artiste au Portugal qui est enterrée au Panthéon à Lisbonne. Elle fait partie de l’histoire du pays, mais là, ça dépasse la musique…

Qu’est-ce qui vous fait vibrer ?

C’est surtout la joie de vivre, la joie d’être en vie, de faire le métier que j’aime.

Vous avez trois enfants prometteurs !

Ils deviennent même de sérieux concurrents. (Rire.)

Poussez-vous la porte des églises ?

Les églises sont des endroits magiques, magnifiques, des oeuvres d’art. Mais moi, quand je veux me recueillir, c’est dans mon coin, tout seul.

Avez-vous une prière au bout des lèvres ?

Oui, mais je n’en parle pas. Ça reste entre moi et là-haut.

À votre public français, qu’aimeriez-vous dire pour finir ?

J’existe ! Venez écouter par curiosité…

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