Homoparentalité : et l’enfant dans tout ça ?

17 février 2013

homoparentalité

Famille. Toutes les situations de vie où l’enfant est en manque d’un père et/ou d’une mère sont source de souffrance et de fragilisation. Que penser du projet de loi sur le « mariage pour tous » qui veut élargir l’adoption aux personnes homosexuelles, et prochainement la PMA ?

Dire à un enfant :  « Nous sommes tes deux papas » ou « tes deux mamans »   est un non-sens pour lui.

Parole de sagesse

« Écoute, mon fils, l’instruction de ton père, ne méprise pas l’enseignement de ta mère : c’est une couronne de grâce pour ta tête, des colliers pour ton cou » Prov 1, 8-9.

3 clés pour : Bien comprendre le débat

1 Faire attention aux études publiées sur ce sujet. Le lobby LGBT répand l’idée que, selon leurs études, les enfants élevés au sein de familles homo vont aussi bien que les autres. C’est en partie inexact, les enfants ne vont pas si bien que cela et il a fallu attendre des études en dehors de tout contexte militant pour que cela se sache. Dans les études des vingt dernières années, les différences sont minimisées voire considérées comme inexistantes. L’absence de crédibilité de ces « études » vient du caractère absolument unilatéral des conclusions : dogme du « no difference ». La plupart de ces études cherchaient des symptômes visibles, psychiatriques : aucune n’était faite sur le ressenti de l’enfant. Pire, interrogé par ses propres parents, il devait correspondre à leurs attentes : syndrome de l’enfant parfait quand il est interrogé, comme si on lui faisait porter la responsabilité de valider les choix sexuels des parents en « allant bien ». Par ailleurs, il n’existait aucune étude sur une situation « homofiliative » (deux mères, deux pères) : les études étaient toujours sur des situations « homoéducatives », dans lesquelles l’enfant vivait plus ou moins à temps partiel, avec une filiation classique à sa base (il avait un père et une mère). Seule une étude récente, réalisée dans des conditions non militantes, évitant le biais de recrutement par une coupe transversale dans une population de familles tirées au hasard, montre que le modèle familial reposant sur l’« union conjugale stable du père et de la mère biologiques demeure l’environnement le plus sécurisé pour le développement de l’enfant ». Au mieux ces études incitent à la plus grande prudence dans des situations « à risques » – et l’adoption en est aussi une, et ici à double titre – et à ne pas faire reposer de nouvelles lois sur leurs résultats.

2 Regarder ce que dit la loi. La loi protège déjà ces familles avec des parents homosexuels. Tous les outils juridiques existent pour la majorité des situations existantes ou à venir qui n’auraient pas besoin de changement de lois, mais de légers ajustements : délégation-partage de l’autorité parentale, réunion du conseil de famille pour l’avenir de l’enfant en cas de décès du parent, engagement devant notaire à des fins testamentaires. Ce projet de loi n’est pas fait pour « protéger ces familles », mais pour changer radicalement de modèle familial et de naissance. La perspective d’une prochaine loi sur l’aide médicale à la procréation dévoile ce qui était clairement l’enjeu dès le départ : le droit à un enfant.

3 La question du « droit à l’enfant ». Jusqu’à maintenant ni la loi ni la jurisprudence n’admettent qu’il y ait droit à l’enfant, et c’est du point de vue des intérêts de l’enfant que le législateur et les tribunaux se sont toujours placés. En retirant l’opérateur symbolique de la naissance de l’un et de l’autre sexe, on ouvre la porte au supermarché aux enfants, via l’AMP. Cette loi est le cheval de Troie permettant de briser la forteresse médicale protégeant l’accès à l’AMP, et la forteresse juridique interdisant les mères porteuses. Les outils juridiques seront déjà là : une filiation détachée de la procréation reposant sur la volonté parentale, construite sur les cendres de l’adoption plénière et de la filiation charnelle. Filiation unisexe, sans sexe, pour tous.

Pierre Lévy-Soussan

 Pédopsychiatre et psychanalyste, il est le plus éminent spécialiste de l’adoption en France.  Il est directeur de la première consultation pédopsychiatrique spécialisée dans l’adoption.

TÉMOIGNAGE 

Livret de famille. À partir du moment où il y a rupture de la filiation dans ses bases biologiques, on ne pourra plus que falsifier la naissance et donc proposer non seulement un livret de famille factice mais un acte de naissance impossible puisqu’on ne dira jamais à un enfant qu’il est né de deux papas ou de deux mamans, donc on va falsifier sa naissance. L’enfant aura des « parents » et non un père et une mère : il sera plus fragile psychiquement et risque de rejoindre les errants en mal d’origine biologique ou en recherche d’inatteignable père ou mère.

« Un papa qui part vivre avec un homme »

Dany a douze ans quand son père quitte la maison pour vivre avec un homme. Sa blessure ne s’est apaisée qu’après la mort de son père.

« Ne me dis pas que papa est parti vivre avec Léo ! Maman se met à pleurer en silence. L’instant d’après, je me sens vieille et laide. Du haut de mes douze ans, je ne sais pas que cela peut exister, un papa qui s’en va vivre avec un homme. Je me sens soudain si nue. Avoir compris cela toute seule. Comme une grande. D’où m’est venue une telle intuition ? Une seule chose compte à présent : mon père est perdu pour moi. Désormais, entre lui et moi, s’interposera, inéluctablement, un homme trop jeune, qui a pris non seulement la place de ma mère, mais aussi celle de toutes les femmes. J’ai le malheur de faire partie du clan des rejetées. Son histoire me nie, m’efface, me réduit à néant. Il m’a littéralement tuée. Ma mère a eu beau tout donner de son amour, une fissure en moi devient de jour en jour plus béante, faisant de moi une adolescente vulnérable, puis, plus tard, une femme émotive, enfin une femme mûre irrémédiablement blessée. « Si c’était à refaire, m’as-tu dit un jour, je préférerais mourir que d’avoir fait tant de mal autour de moi. » Maintenant que tu es vraiment parti, il ne reste plus que l’amour entre nous. Je crois que j’ai tout pardonné. Il a fallu que Dieu, qui se dit Amour, s’abaisse jusqu’à moi pour guérir mon âme de cette béance que ton départ avait creusée. »

Extrait de Mon père est parti vivre avec un homme, Dany Morice, L’Œuvre Éditions, 2013.

Pour aller plus loin :

Destins de l’adoptionPierre Lévy-Soussan, Fayard, 2010

L’homoparentalité en question : Et l’enfant  dans tout ça ?, Béatrice Bourges, Éditions du Rocher, 2008

Les lendemains du mariage gay,, Thibaud Colin, Salvator, 2012

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