Pour sortir de la jalousie : cultiver l’estime de soi

25 février 2010

vilain petit canard

Rencontre. « Jaloux, moi ? Tu crois ? » Il n’y a pas de plus grand jaloux que celui qui s’ignore ! En prendre conscience est sans doute le premier pas vers la guérison de cette maladie de l’âme qui empoisonne nos relations humaines.

Quatre clefs pour : Sortir de ma jalousie

Pas de fatalité. Avec un peu d’aide et quelques bons réflexes, la jalousie recule. C’est prouvé !

1 Acquérir une meilleure image de moi-même. Il y a deux sortes de paroles intérieures en nous. Une petite voix nous dit au plus profond de notre cœur : « Tu es mon enfant bien-aimé, en toi j’ai mis toute ma joie. » Mais cette voix est parasitée par d’autres voix fortes venues de notre psychisme. Cela peut être des phrases poison entendues dans notre enfance (« Tu nous fais honte ! Tu n’es pas intéressant ! Qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu pour avoir un enfant comme toi ? etc. »). Elles jugent, dramatisent et généralisent. Il peut s’agir aussi de phrases perroquet (Je suis nul, je suis c…, il est trop tard, etc. »), phrases toutes faites que l’on finit par croire à force d’avoir été entendues, alors même qu’elles n’ont aucun contenu objectif. Le combat spirituel va consister à faire émerger la voix divine en nous et à faire taire ces voix parasites.
Est-ce que, aujourd’hui, je peux dire : « Je suis aimé et aimable », « Je suis un cadeau » ? Est-ce que je suis un bon compagnon pour moi-même ? Est-ce que j’ai appris à découvrir le bien qui m’habite et ainsi, comme le disait François d’Assise, « à voir le bien en chacun » ?
Dieu a suscité sur ma route des relais humains (un grand-père, des amis, des éducateurs, etc.) pour m’aider à découvrir mes talents, mes ressources, mes charismes, mon axe intérieur : me souvenir de leurs paroles permet d’ancrer en moi leur vision plus positive à mon sujet.

2 Dans un couple ou dans une relation d’amitié, prendre suffisamment de temps ensemble, ce qui est la meilleure façon de montrer l’importance qu’a l’autre pour moi. Investir plus dans la relation.Partir ensemble, avoir des temps de partage, la joie de se rencontrer sur tous les plans. Se faire aider impérativement pour soigner le plan où nous sommes handicapés l’un et l’autre : mon corps que je dévalorise ou néglige ; l’image que j’ai de mon intelligence, de ma sensibilité, de ma capacité d’aimer, de mes dons ; les fausses images de Dieu qui m’empêchent d’aller vers lui et de recevoir son Amour. C’est vrai pour moi comme pour mon conjoint.

3 Accueillir l’Amour de Dieu : est-ce que j’ai découvert le regard d’Amour de Dieu sur moi ? Est-ce qu’il est le soleil de ma vie ? Est-ce que j’ai entendu les mots d’amour qu’il ne cesse de me prodiguer ? « Tu as du prix à mes yeux et je t’aime » (Isaïe 43, 4). « Tu es mon enfant bien-aimé. En toi, j’ai mis tout mon amour » (Marc 1, 11; Matthieu 28, 19-20). Ai-je entendu son merci pour mes efforts, ses encouragements ?

4 Être dans l’action de grâce : « Je te remercie, Dieu de ma vie, pour la merveille que je suis. » Jésus a dit : « Aime ton prochain comme toi-même. » M’aimer, c’est recevoir le plein d’Amour donné par Dieu pour le redonner aux autres à mon tour. Dieu fait le premier pas et me révèle mon identité véritable. Ayant appris à me voir dans ses yeux, je regarderai à mon tour les autres de la même manière.

Yves Boulvin

Psychologue, formateur en relations humaines, consultant en entreprise. » Depuis 20 ans,  Yves Boulvin anime  les émissions  « Foi et Psychologie » diffusées sur de nombreuses radios chrétiennes en France  et en Afrique.  Il est l’auteur de plusieurs ouvrages : Choisis la vie , Renaître , La vie : combat  ou cadeau ? Réussir sa vie affective (Éditions des Béatitudes) ; Rebondir après l’échec (Éditions Saint-Augustin).

Pour aller plus loin :

Réussir sa vie affective, Yves Boulvin, Béatitudes, 2009

Renaître, Yves Boulvin, Béatitudes, 2004

De l’estime de soi  à l’estime du Soi, Jean Monbourquette, Bayard, 2003

Les langages de l’amour , Gary Chapman, Farel, 2002

Imparfaits, libres et heureux, Christophe André, Odile Jacob, 2009

Lexique

Réservoir d’amour Dans la petite enfance, les gestes d’amour, les paroles valorisantes, le fait de se sentir aimé aident la personne à « construire » un Moi équilibré. Si l’amour de ses parents est envahissant ou insuffisamment manifesté, l’enfant va développer un ego qui est un faux moi, se sous estimer ou se sur valoriser et revendiquer une place qu’il n’a pas ressenti avoir. Si son réservoir affectif est plein, il va pouvoir croître de façon plus harmonieuse et rechercher la complémentarité plutôt que les rapports de force.

Parole de sagesse

Quand le glaive de Salomon éclaire l’une des grandes jalousies de la Bible… Deux femmes accouchent le même jour mais l’enfant de l’une meurt pendant la nuit. Il ne reste donc qu’un enfant que les deux revendiquent. On amène ces femmes devant le roi Salomon réputé pour sa sagesse. Le roi demande qu’on lui apporte un glaive et que l’on tranche l’enfant en deux. L’une s’écrie alors : « Donne-le à l’autre ! » Et Salomon se tournant vers elle déclare : « Voilà la mère ! » Le vrai amour est-il de posséder l’autre quel qu’en soit le prix ? Par exemple, beaucoup de mères ont du mal à se détacher de leur enfant grandissant, à accepter son départ du nid familial. De même suis-je jaloux (se) du travail, des gens dont mon conjoint s’occupe ? (même s’il a lui-même à veiller à me donner une place privilégiée).
Ai-je accepté ma belle-fille et lui ai-je laissé la place auprès de mon fils ? »

TEMOIGNAGE : Soigner le mal à la racine Quand l’arrivée d’un bébé réveille en moi l’enfant blessé…

Une femme est venue consulter car elle avait une relation très difficile avec la seconde de ses filles. Pour son aînée, tout s’était bien passé depuis sa conception et elle avait avec elle une grande complicité. Mais lorsqu’elle fut enceinte de son second enfant, une fille, tout se présenta mal, de la grossesse à l’accouchement. Quand l’enfant vint au monde, elle s’entendit dire : « Comment j’ai pu faire une chose pareille ? » Elle eut le courage de venir me voir. Elle se demanda pourquoi elle avait eu une telle réaction. Je lui proposai alors de me parler de son enfance. Elle était l’aînée de deux filles. Son père avait toujours eu une préférence pour sa sœur, la cadette, dont elle fut dès lors très jalouse. En compensation, elle avait donné à sa fille aînée l’amour qu’elle aurait voulu que son père lui manifeste. Ensuite, inconsciemment, elle avait projeté sur sa seconde fille l’image de la rivale. J’ai connu un cas inverse. Une femme avait eu cinq enfants. Elle était manifestement injuste avec le petit dernier, un garçon, qui en souffrait beaucoup. Elle me raconta qu’elle-même était la dernière de sa fratrie et que sa mère était morte en la mettant au monde. Il suffit un jour d’un regard de son père pour qu’elle lise dans ses yeux ce terrible reproche : « Tu as tué ta mère ! » N’ayant jamais réussi à s’aimer, cette femme avait reporté ce rejet sur l’enfant, le dernier, auquel elle s’était inconsciemment identifié.

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