Sagesse L’art de bien vieillir

27 juin 2010

rire

Et si la vieillesse n’était pas un fardeau mais une chance unique de mettre une dernière touche à l’œuvre d’art de notre vie ? Pour cela, rien de tel que de s’y préparer et de la regarder sous l’angle du bonheur.

« On ne cesse pas de rire en devenant vieux ; on devient vieux quand on cesse de rire »

Dix clefs pour : Bien vieillir

Vivre sereinement la vieillesse ne s’improvise pas. Mieux vaut prendre conscience de certaines choses fondamentales.

1 Méditer sur sa finitude, car vieillir, c’est se rapprocher de sa mort. Dans toutes les traditions, cette méditation conduit à vivre mieux, plus profondément, plus authentiquement.
2 S’alléger, se mettre en paix avec sa vie, soi-même et les autres. Il importe de défaire l’écheveau de sa vie, de la relire pour se libérer des entraves d’un passé douloureux, se pardonner ses échecs. La rancune, les regrets, les remords, la culpabilité sont des poisons. Des valises lourdes à traîner derrière soi, qui empêchent d’avancer.
3 Accepter la mutation psychique qu’impose le passage à la deuxième moitié de sa vie. Laisser mourir le vieil homme pour laisser advenir l’homme intérieur.
4 Assumer une certaine solitude, à distinguer de l’isolement qui est un fléau, contre lequel il importe de lutter. La « bonne solitude », la solitude ontologique désigne cette capacité à être un bon compagnon pour soi-même. Elle signifie que l’on a contacté son noyau d’être, que l’on a son « jardin intérieur ».
5 Lâcher prise, s’éveiller, s’ouvrir au nouveau. Pour Robert Misrahi, la personne âgée peut rester désirante, dans un élan vital qui va vers du neuf, un vouloir vivre, même quand l’avenir se dérobe. La vieillesse peut être une ouverture, et non pas une fermeture. En ce sens, elle peut être une nouvelle jeunesse.
6 Lâcher son passé, accepter d’être diminué sur certains plans pour grandir sur d’autres. Par ce travail de détachement, nous nous en remettons à une dimension plus profonde de notre être.
7 S’émerveiller, comme les enfants, des petites choses que ceux qui courent n’ont pas le temps de voir : la joie des enfants, une belle fleur, la gentillesse des gens, un bon repas, un beau paysage, etc. Ce regard amoureux sur la vie protège de la tristesse et de l’ennui.
8 Goûter les plaisirs simples de la vie, sans artifices : réfléchir, écouter de la musique, contempler des œuvres d’art, marcher, méditer, lire, savourer un rayon de soleil, apprécier d’avoir du temps, réunir ceux qu’on aime, savoir être reconnaissant de ce qu’on reçoit, etc.
9 Apprendre à faire les choses avec plus de simplicité : accepter, par exemple, de ne plus pouvoir recevoir avec autant de soin qu’avant, mais préparer des choses très simples, en reconnaissant humblement qu’on ne peut plus tout faire. Accepter aussi de se faire aider et de demander de l’aide.
10 Faire ce que l’on fait de tout son cœur. À défaut de force physique, on peut mettre une intensité d’être dans toutes ses actions, des plus petites au plus grandes, en réalisant chaque chose avec amour : le repas, le coup de fil aux enfants, la lecture, les rencontres, les promenades, etc.

Lexique 
Vieillir  « C’est le temps de chanter, de danser, de jouer, tant que cela est possible. Le temps de s’émerveiller de la nature qui sera encore là quand on n’y sera plus, de jouir du soleil qui sera encore là quand il ne nous chauffera plus, de profiter des petits-enfants qui seront encore là quand on n’y sera plus. »  Albert Donval

Parole de sagesse 
Des fruits mûrs La vieillesse dans la Bible. « Le juste grandira comme un palmier, il poussera comme un cèdre du Liban; planté dans les parvis du Seigneur, il grandira dans la maison de notre Dieu.  Vieillissant, il fructifie encore, il garde sa sève et sa verdeur  pour annoncer : ‘ Le Seigneur est droit ! Pas de ruse en Dieu, mon rocher ! ’ »
Psaume 91

Témoignage

« Pour Dieu je suis toujours jeune »  À 83 ans, Geneviève témoignage de l’espérance au cœur de la vieillesse.
Il y a neuf ans, j’ai arrêté une activité que j’avais commencée après le décès de mon mari : je passais six mois par an à Lourdes où j’avais un poste à responsabilité. Du jour au lendemain, je me suis retrouvée seule chez moi. J’ai éprouvé un grand sentiment de solitude. J’ai eu du mal à reprendre pied. C’est la prière qui m’a soutenue. Pour moi, la vieillesse, c’est le temps des mains jointes. Mes mains ne me permettent plus de faire beaucoup de choses, mais c’est un temps extraordinaire pour prier et remercier Dieu de tout ce qu’il m’a donné. Avec Dieu, je vis cette période de ma vie comme un temps de renoncement mais sans amertume, sans nostalgie. Pour Dieu, je suis toujours jeune : je suis toujours son enfant, je ne suis pas une vieille dame ! Pour moi, ce qui compte aujourd’hui, ma joie, c’est de marcher humblement avec mon Dieu et d’aimer chacun, du mieux que je peux, au quotidien. Dans les moments où je me sens triste, je me tourne vers le Christ : il est ma lumière dans cette période assombrie de la vieillesse. S’il n’était pas là, je ne pourrais pas supporter tout ça. Je lui dis : « Surtout, tiens ma main, ne me lâche pas ! » Cela me donne du courage. Ma première pensée le matin va vers lui. Au long de la journée, il est avec moi. Je ne me sens jamais seule. La mort ne me fait pas peur : je sais que je vais le voir. Je marche vers la Vie.

Marie de Hennezel

Elle est chargée de mission pour la diffusion de la culture palliative au ministère de la Santé. Elle anime des séminaires sur le « bien vieillir ». Elle est l’auteur de nombreux ouvrages, dont La mort intime, vendu à un million d’exemplaires.  Son dernier ouvrage, Une vie pour se mettre au monde, est écrit en collaboration avec le philosophe Bertrand Vergely. Ils évoquent la vieillesse comme une nouvelle naissance, un mûrissement, un approfondissement.

Pour aller plus loin : 

Une vie pour se mettre au monde, Marie de Hennezel, Bertrand Vergely, Carnets Nord, 2010

La chaleur du cœur empêche nos corps de rouiller, Marie de Hennezel Pocket, 2008

L’âge de vivre, Colette Nys-Mazure, Desclée de Brouwer, 2007

Pour préparer le temps de la retraite: Session « Re-traiter ma vie », avec la communauté Fondacio,
à Besançon. www.fondacio.fr

 

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