Y a-t-il une vie après la mort ?

3 novembre 2010

Abbé Anne-Guillaume Vernaeckt

Controverse. La mort demeure un grand mystère et un sujet d’effroi pour beaucoup. Que se passe-t-il après ? Est-ce la fin de notre personne et de nos relations ? Autant de questions qui nous angoissent, et parfois même nous empêchent de vivre.

Débat entre Thibault et l’ Abbé Anne-Guillaume Vernaeckt

1 Si vous croyez que Dieu existe, vous devriez trouver ça choquant qu’il ait créé la mort. Moi je donnerais tout pour ne pas mourir…

« Dieu n’a pas fait la mort, il ne prend pas plaisir à la perte des vivants », dit le Livre de la Sagesse dans la Bible. Et plus loin : « Oui, Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité, il en a fait une image de sa propre nature.  » Jésus confirme dans l’Évangile en disant : « Dieu est le Dieu des vivants, et non pas des morts  ! » La mort demeure le pire des maux. Elle est un scandale qui nous révolte et nous fait peur, car nous sommes faits pour la vie. Mais nous mourons parce que la vie humaine est blessée dès l’origine (c’est ce qu’on appelle le péché originel). Le Christ, en ressuscitant lui-même d’entre les morts, est venu guérir cette blessure pour nous permettre de vivre de nouveau après notre mort. Par son amour, nous avons donc la vie éternelle.

2 Personnellement, je pense qu’une fois que le cœur s’arrête de battre, tout est fini : c’est le néant… La croyance en cette vie éternelle a été inventée pour rassurer les gens. Je ne crois pas du tout à ces fables. De toute façon, avant de naître nous n’existions déjà pas et nous n’étions pas plus malheureux qu’aujourd’hui ou qu’après notre mort !

Qui n’a pas peur de la mort ? Les paléontologues nous apprennent que l’homme a toujours vécu avec cette angoisse. Cela s’est traduit par des gestes concrets : une sépulture pour le corps du défunt. Signe d’une espérance que la vie ne s’arrête pas à sa mort.

3 Ce qui me rend très triste, c’est de penser que je ne reverrai plus ceux que j’aime. Toutes ces relations que nous aurons construites sur terre et qui vont se perdre dans le néant, c’est un gâchis… Et d’imaginer aussi que mon cerveau va s’éteindre et que tout ce qui était moi, ma pensée, mon histoire, ma personnalité, va disparaître.

Tout cela ne va pas disparaître, au contraire ! L’Église croit qu’il demeure au-delà de la mort une communion très profonde d’amitié entre les vivants et les défunts. Par ailleurs, si mon existence vient de Dieu, elle a donc un sens et une finalité et ne peut pas tomber dans le néant. Mais pour posséder toujours le bonheur de vivre, il faudrait que le temps s’arrête et que je vive chaque instant en aimant. C’est ce qui correspond à mon désir le plus profond. Et c’est ce que Dieu me promet dans la Vie éternelle. Je crois que je vais retrouver tous ceux que j’ai aimés, et que j’aime encore après leur mort. J’ai confiance aussi de me retrouver moi-même avec ma personnalité.

4 Face à l’angoisse de la mort, je me dis que la seule réponse, c’est de profiter à fond de la vie, ça ne sert à rien de se prendre la tête et de trop approfondir. Ce qui compte, c’est de s’éclater avant que tout s’arrête.

Notre existence ne vaut-elle pas mieux que la satisfaction des plaisirs matériels ? La finalité de notre vie est, au contraire, dans la relation avec les autres, de se donner et de se dépenser au service d’autrui. Jésus nous a aimés jusqu’à la fin. Ainsi sommes-nous capables, nous aussi, de faire entrer notre vie dans la vie éternelle avec lui. C’est ce qu’ont fait les saints en se donnant totalement pour les autres. Ils ont goûté un grand bonheur dont ils vivent maintenant pour l’éternité.

5 Même si l’âme ne meurt pas, le corps, lui, est anéanti : il n’y a qu’à ouvrir une tombe quelques années après la mort d’une personne. Ça ne donne pas beaucoup d’espoir en votre résurrection des corps !

La corruption du tombeau que le Christ n’a pas connue est le signe de notre petitesse sur terre. Rien ne subsiste de notre corps. Mais en mourant dans l’amitié avec Dieu, notre âme subsiste auprès de lui, et nous pouvons espérer revivre dans l’intégrité de notre personne, corps et âme réunis. En effet, la résurrection est la transformation de mon corps, afin qu’il puisse subsister dans la Vie éternelle. Elle ne consiste donc pas simplement en la réanimation du cadavre dans le tombeau, comme ce fut le cas pour Lazare, l’ami de Jésus. Lorsque Jésus est apparu ressuscité, Marie-Madeleine et les disciples n’ont pas reconnu son visage. Toute la matière du corps est donc vraiment transformée. Et on ne peut avoir une idée de ce qu’elle sera. Quant à savoir comment les corps ressusciteront, l’Église avoue son ignorance.

6 À la rigueur, si je pouvais croire en quelque chose après la mort, ce serait en la réincarnation. C’est ce qui semble le plus beau et le plus souhaitable. Au moins, on aurait plusieurs vies.

L’intérêt de se réincarner serait de pouvoir tirer des leçons de la vie passée pour progresser à chaque fois. Or aucun homme n’a jamais témoigné avoir mémoire d’une quelconque vies passées. Il n’y a donc pas d’intérêt à se réincarner. En outre, ce que les occidentaux ignorent bien souvent, c’est que dans les traditions religieuses d’Orient, la réincarnation est une condamnation. Le but est d’en quitter le cycle pour atteindre le nirvana. En Occident, la réincarnation est un simple exotisme religieux. En revanche, si nous avons le désir de purifier notre vie passée en regrettant nos fautes, la foi chrétienne espère dans le purgatoire. Ce n’est pas une punition pour nos péchés, mais au contraire la possibilité que Dieu me donne, d’une guérison de toute ma vie pour la faire entrer dans le bonheur qui ne connaît pas de fin. Même si j’ai été malheureux sur terre, je peux, grâce à cette purification, espérer un vrai bonheur.

7 De toute façon, même si la vie éternelle existait, ça ne me ferait pas moins peur que le néant : qu’est-ce qu’on ferait pendant tout ce temps, sans manger, sans rire, sans parler… ? Quel ennui ! Comme disait Kafka : « L’éternité c’est long, surtout vers la fin » !

L’éternité n’est pas la simple continuité de ma vie sur terre. Si c’était le cas, quelle serait l’espérance d’une personne qui toute sa vie a souffert ? J’espère que ma vie sera transfigurée dans un jaillissement de lumière, de vie et d’amour. Par toutes les fibres de mon être, je désire cette vie épanouie en vérité dans l’amour : être aimé, être capable d’aimer. Toutes nos actions, comme tous nos rêves et nos espoirs sont motivés par ce désir de l’Amour. La vie éternelle, ce sera pour moi la rencontre avec le Dieu Amour, qui me fera entrer dans la perfection de son amour et de sa joie. Quelle joie ce sera pour moi de découvrir alors la beauté de Dieu en moi avec tous ceux que j’aime, et tous ceux que j’aurais voulu aimer.

Thibault, Ce jeune cadre de 36 ans travaille dans un cabinet d’audit, fait la fête tous les week-ends avec ses amis et ne connaît pas la déprime. Seul point noir dans sa vie : une peur terrible de la mort…

Abbé Anne-Guillaume Vernaeckt, Il est chapelain du sanctuaire Notre-Dame de Montligeon, depuis son ordination il y a neuf ans. Ce jeune prêtre est passionné par Jésus Christ et ses saints, la musique, le piano, l’astronomie, l’équitation et son iPhone ! Il est prêtre de la communauté Saint-Martin.

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