Harry Roselmack : Foi cathodique

4 septembre 2011

Harry Roselmack

Rencontre. Pour la rentrée 2011, le journaliste préféré des Français abandonne le JT pour se consacrer à sa passion : l’enquête documentaire. Pour L’1visible, il nous parle de son métier et de ses convictions, sans langue de bois.

Propos recueillis par Claire Perol.

Dans le salon ultra-moderne de la tour TF1 où il nous reçoit, le ton est donné d’emblée. Simplicité, sincérité : voilà certainement le secret de la popularité désormais établie du journaliste préféré des Français. Avec nous, il aborde sa vie publique et sa vie privée, ses meilleurs souvenirs et ses plus grands désirs.

Vous êtes le journaliste préféré des Français*. Qu’est-ce que cela vous fait ?

Cela m’a d’abord beaucoup surpris, et, bien sûr, cela me fait très plaisir ! Je le vis comme le résultat de la popularité des émissions que j’incarne, de l’impact de la chaîne pour laquelle je travaille. Et puis peut-être d’une attente d’une partie du public de nouveauté, de changement. Le fait que je sois noir pouvait, il y a quelques années, paraître comme un élément dissuasif pour les responsables de chaînes. Cette crainte s’est avérée totalement infondée.

Dans vos émissions, vous placez vos invités à la toute première place. La qualité n°1 d’un journaliste selon vous ?

Oui, s’intéresser aux autres, et tout faire pour que les téléspectateurs ou les auditeurs s’intéressent aussi à eux.
Journaliste est un métier de rencontres.

Quelles sont celles qui vous ont le plus marqué ?

J’ai eu la chance de rencontrer Aimé Césaire en 1999. C’était très important pour moi, très fort, très inattendu. Dans un autre registre, la rencontre avec Denzel Washington. Après le journal de 20 heures, on s’est retrouvés à dîner ensemble avec des amis dans Paris. Inattendu là encore… Mais des surprises, on n’en manque pas quand on fait ce métier !

Ce qui vous donne le plus de trac : les dernières secondes avant le 20 heures ou évoluer sur le terrain parmi les soldats en Afghanistan ?

Ce sont des peurs très différentes. Le stress des derniers instants avant un journal se gère. J’essaie d’être le plus concentré sur ce que j’ai à faire, mais surtout ne pas penser aux sept millions de personnes qui me regardent.

Quelle est l’immersion qui vous fait le plus rêver ?

J’aimerais partir en milieu pénitentiaire. Mais toutes les « immersions » que nous avons faites nous ont fait rêver. À chaque fois, on retrouve de l’humain et c’est ce qui m’intéresse : tout est alors en nuance, en interaction, en émotion.

Depuis votre plateau télé, comment voyez-vous le monde ?

Assez décevant… Je ne comprends pas qu’en 2011 on diffuse des images aussi violentes dans certains pays. Je n’accepte pas non plus cette idée de réussite à tout prix, de recherche absolue de la performance.

Arrêt sur image d’un moment de votre vie ?

La naissance de ma première fille. Mon mariage. Des moments personnels en tous cas.

Petit garçon à Tours, quel métier rêviez-vous de faire ?

Astronaute. Rapidement ensuite, journaliste.

Objectif atteint ?

Quand j’ai commencé ce métier, je ne pouvais pas me projeter dans l’idée qu’un jour, je présenterais le JT de TF1… Je suis même allé au-delà de mes rêves, notamment en faisant ces « immersions » – une émission qui est une vraie révélation pour moi.

Le talent que vous aimeriez avoir ?

Magicien, pour faire rêver mes enfants. Vous fêtez cette année vos dix ans de mariage : félicitations ! Quel est le secret de votre couple ? On ne demande pas à l’autre d’être autre chose que ce qu’il est. À chaque étape de notre vie commune, on a toujours essayé d’être en vérité. On a évité de se mettre d’autres pressions que celle de se respecter. Notre vie a pas mal changé, mon statut aussi, et pourtant j’ai l’impression d’être avec Chrislaine comme au premier mois de notre histoire.

Des maîtres à penser ? 

Pas des maîtres, mais des gens que j’admire. Nelson Mandela, Coluche, Bill Gates, mes parents. Souvent des personnes qui se sont mises au service du collectif. Ce qui me chagrine, c’est qu’il n’y ait pas eu – à part de Gaulle – plus de politiques qui aient ce souci, pourtant premier, du bien commun !

En qui croyez-vous ?

Je crois en Dieu. Je crois aussi dans les hommes, dans certaines grandes vertus.

Et ce Dieu, qui est-ce ?

Je suis d’éducation catholique, mais Dieu, je ne me l’imagine pas. J’ai foi en un Dieu bienveillant, qui veille sur nous et qui souvent répond à nos attentes. Je reçois tout de lui, je lui remets mon parcours, et surtout je crois en la prière.

Comment priez-vous ?

Je prie tous les jours, au moins toutes les semaines. Cela prend la forme de pensées, de demandes, plus rarement pour moi que pour les autres. Par exemple, quand je passe à côté d’un accident de la route, je demande à Dieu de prendre en charge ce qui vient de se passer.

Comment nourrissez-vous cette vie intérieure ?

Pour moi, c’est une relation de proximité très forte. Je m’adresse à Dieu comme je pourrais parler à quelqu’un avec qui je vis au quotidien. Cette relation n’est pas nourrie comme elle a pu l’être par la messe régulière, mais si le besoin se fait sentir, alors j’y vais.

La spiritualité, une dimension vitale ?

Elle est pour moi indispensable pour être pleinement homme. Certains s’en passent, mais je crois qu’alors ils n’ont pas atteint leur pleine dimension.

Votre prière préférée ?

« Merci. »

Ce dont vous êtes le plus fier ?

Mes enfants, Omaya, Yanaëlle et Leroy.

Ce que vous voudriez leur transmettre ?

Les valeurs que mes parents m’ont transmises : le respect, l’ouverture, le sens de la justice, et la curiosité.

Une bonne résolution pour cette année qui commence ?

Être toujours plus au service des autres.

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