Introvertis exploitez votre potentiel !

17 avril 2014

introverti

Connaissance de soi. Chacun naît avec une tendance plutôt extravertie ou introvertie. Dans une société qui valorise beaucoup l’extraversion, il est temps de découvrir la grande force des introvertis et de leur donner la place qu’ils méritent.

Par Thomas Fyot.

« Il est assez stérile d’étiqueter les gens et de les presser dans des catégories», avertissait le psychanalyste Carl Gustav Jung. C’est le même homme qui a pourtant classé l’humanité en deux types principaux de personnalités : extravertis et introvertis. Alors, de quoi parlait-il exactement ? Oubliez vite l’idée reçue selon laquelle les extravertis seraient sociables, aimeraient les gens, tandis que les introvertis, à l’inverse, seraient timides et misanthropes ! Ces deux types de personnalités ne définissent pas des aptitudes ou des qualités : elles concernent simplement une orientation de l’énergie. En clair, les extravertis ont une tendance innée à puiser leur énergie de préférence à l’extérieur – dans l’action, les relations ; et les introvertis, à l’inverse, puisent leur énergie à l’intérieur – dans la solitude, le silence, ou dans l’intimité. Cette orientation naturelle de l’énergie est simplement la zone de confort, de préférence de la personne.

Recharger ses batteries

Ainsi, un introverti est autant capable d’être en relation qu’un extraverti, de prendre la parole en public ; il a autant confiance en lui ; il aime autant les gens, etc. Il peut même être un excellent communicant (pensez à de célèbres introvertis comme Barack Obama, Bill Gates, François Mitterrand, Gandhi…). La seule différence avec un extraverti, c’est qu’il n’est pas dans sa zone de confort : ainsi, être en relation, parler en public lui consomme de l’énergie. C’est pourquoi il aura besoin de recharger ses batteries en se recentrant sur lui-même. Ainsi, par exemple, le vendredi soir, après une semaine harassante, un extraverti va ouvrir son carnet d’adresse et chercher avec quels amis il va pouvoir passer la soirée pour se détendre. À l’inverse, un introverti attendra avec impatience de passer une soirée calme chez lui, dans l’intimité.

Besoin de temps 

Étant plus naturellement tournés vers l’intérieur, les introvertis ont tendance à parler après une mûre délibération intérieure : ils expriment seulement ce qui leur paraît ferme et définitif, à l’inverse des extravertis, qui construisent davantage leur pensée en échangeant avec les autres. Ainsi, le schéma de fonctionnement des introvertis est plutôt : réflexion-action-réflexion. Ils ont besoin de temps pour assimiler une information, avant de réagir. Cela peut donner aux extravertis une impression de lenteur car leur processus de réflexion est différent. Pourtant, les introvertis ne sont pas moins efficaces : leur réflexion est souvent plus aboutie, plus approfondie. Les introvertis ont souvent une grande capacité de réflexion, de concentration sur une longue durée, d’approfondissement et d’autonomie. Ils savent s’occuper seuls, ils ont un monde intérieur riche, une forme de sagesse. Ils sont rassurants, calmes. Dans la vie sociale, un introverti est plus attiré par les relations intimes que par un grand groupe. Comme il a besoin de silence pour parler, de temps pour construire ses idées, et qu’il ne parle en général que s’il a une chose à dire, c’est un effort pour lui de parler dans un groupe. Il n’est pas mal à l’aise quand le silence s’installe dans une discussion, au contraire de l’extraverti. Souvent, il préfère la communication écrite à l’oral.

Le poids du contexte

Dans nos pays occidentaux, le monde du travail est souvent plus extraverti. L’image du grand chef est celle d’une figure charismatique, à l’aise en public. Une personne introvertie pourra donc avoir tendance à faire semblant d’être extravertie, à prendre sur elle. C’est parfois difficile pour des introvertis, en entreprise, de voir passer devant eux des personnes moins compétentes mais sachant mieux se valoriser, communiquer… Pourtant, l’introversion peut être un gros atout dans les métiers d’accompagnement et de management. En effet, le manager introverti laisse plus de place à ses collaborateurs, les laisse être plus autonomes, les écoute mieux…

Il faut faire très attention aux clichés : nous avons tous en nous les deux orientations. Mais nous naissons plutôt d’un côté ou de l’autre de la « colline » : à nous d’aller vers l’autre versant, afin de devenir un être plus complet, plus épanoui, plus heureux.

Propos recueillis par Émilie Pourbaix.

 

Thomas Fyot. Consultant associé au sein du cabinet Ebony Accompagnement, il accompagne les dirigeants et les managers dans les phases de transformation des entreprises, au travers de services de conseil, dynamisation d’équipes, et coaching individuel. www.ebony-accompagnement.fr/blog

QUATRE CLES POUR  Un chemin de développement

Les introvertis ont une grande capacité de concentration et de réflexion

1. Explorer l’autre versant. Quel que soit notre type de personnalité, le chemin de notre épanouissement est celui qui nous pousse à explorer l’autre versant de la « colline » : les introvertis sont appelés à développer leur côté extraverti, et inversement, les extravertis sont invités à développer leur monde intérieur.

2. Apprendre à se connaître. Pour se développer, il faut savoir d’où je pars, être conscient de qui je suis et apprendre à aimer ce que je suis, prendre conscience de mes atouts, de la puissance que cela représente. Avant de pouvoir sortir de ma zone de confort, de me laisser déranger par la vie, je dois savoir m’écouter dans mes préférences, me respecter dans mes besoins.

3. Ne pas enfermer les gens dans des cases. Au cours d’une vie, chacun change et évolue. L’être humain est mobile, on ne peut pas l’enfermer dans une case. Nous sommes tous sur un chemin de développement, selon les périodes et les événements de notre vie.

4. Ne pas tomber dans la radicalisation. Certaines personnes sont tentées par la radicalisation dans leur profil de personnalité : certains introvertis peuvent devenir de plus en plus inhibés, en retrait, d’une timidité maladive. À l’inverse, certains extravertis peuvent devenir des personnes insupportables, qui prennent toute la place et vivent à côté de leur intériorité, et donc d’eux-mêmes…

5 Comprendre son enfant. Selon le pays dans lequel on naît, la culture valorise plutôt l’introversion ou l’extraversion. Par exemple, aux États-Unis, l’extraversion est survalorisée. À l’inverse du Japon, où il est mieux vu d’être introverti. L’enfant cherche généralement à se conformer à son environnement pour être aimé et accepté. Le contexte familial joue aussi beaucoup : deux parents extravertis ayant un enfant introverti auront peut-être plus de mal à valoriser sa zone de préférence.

TÉMOIGNAGE : «Un atout dans mon métier»

Marino, 53 ans, est coach. Il a compris tardivement qu’il était introverti. Une personnalité avec ses forces et ses faiblesses.

Je suis beaucoup plus à l’aise dans les relations à deux, je n’aime pas être en groupe. Dès que je le peux, je me replie sur moi-même pour me ressourcer. Je suis très à l’aise dans le silence et j’ai parfois du mal à le rompre quand je suis avec une personne, ce qui peut la mettre mal à l’aise. Dans mon travail, l’introversion est un vrai frein pour développer mon activité et chercher de nouveaux clients, car cela me demande de sortir de moi, d’aller vers l’extérieur : c’est une vraie souffrance. Et, du coup, un gros frein professionnel. Sur ce plan, j’envie les extravertis… J’essaie de me lancer des défis : je me suis inscrit dans des groupes d’entrepreneurs. Mais c’est très difficile pour moi d’y prendre ma place. À l’inverse, mon introversion est un énorme atout dans l’exercice de mon métier: j’ai une écoute et une capacité à entendre ce que les personnes ne disent pas, qui me permettent de les aider vraiment à avancer, à comprendre des choses très profondes sur elles-mêmes…
Si je suis un introverti, je ne suis absolument pas timide ! Quand on me lance sur un sujet qui me passionne, je peux être très bavard. Mais j’accepte qu’on m’interrompe, je ne suis pas dans un flot de paroles. Aujourd’hui, ma vie est adaptée à mon introversion : je vois des personnes individuellement ou en tout petits groupes. Je ne cherche pas trop à sortir de mon introversion.

Aller plus loin :

LA FORCE DES INTROVERTIS, Laurie Hawkes, Eyrolles, 2013

LES TYPES DE PERSONNALITES, Geneviève Cailloux et Pierre Cauvin, ESF Éditions, 2013

INTROVERTI ET HEUREUX, Marti Olsen Laney, Éditions de l’Homme, 2005

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