Le sport, une école de vie

12 juin 2014

le sport une école de vie

Conquête. La vraie valeur du sport, c’est l’homme. Avec ses compétitions et ses règles, il met au jour qualités et vertus. C’est un révélateur de personnalité et un outil très puissant pour l’éducation.

Par Jean-Claude Perrin, coach.

On gagne plus avec le cœur, avec la volonté, qu’avec autre chose», témoigne le champion de tennis Rafael Nadal. Ainsi, c’est la foi d’abord qui importe dans le sport : le geste est secondaire, il ne suffit pas pour faire un grand sportif. À travers le sport, ce qui compte le plus c’est de devenir meilleur sur le plan humain : la conquête de soi-même est ce qu’il y a de plus important. En effet, le sport donne une connaissance réelle de soi : ce n’est pas possible de tricher avec son corps (sauf en se dopant, bien sûr). La compétition offre une évaluation permanente de son corps et apprend à connaître ses limites : on voit si les autres sont meilleurs et ce qu’on est capable de faire. On se cogne au réel, on n’est pas dans le virtuel. Le sport est une donnée pratique, particulièrement indispensable, à l’heure du virtuel. Les deux valeurs les plus importantes du sport sont la rigueur et le respect de l’autre. C’est pourquoi j’ai écrit ces deux phrases, sur la porte du gymnase où je travaille actuellement : « Ici la parole de l’entraîneur est la chose la plus importante » et « On ne vole pas dans les sacs ». Cela va plus loin que la simple question du vol, bien sûr : c’est vraiment respecter l’intégrité de l’autre, son corps, ce qu’il est, etc. C’est fondamental de ne pas oublier cela dans la compétition. Cela fait partie intégrante de l’esprit du sport.

Le sport est aussi un vecteur de communication entre les hommes, un moyen d’échange : la vie en équipe est très riche pour cela. Il est une des rares disciplines à transmettre cet aspect essentiel de la vie en société, avec le théâtre ou le scoutisme, par exemple.

Sens de l’effort

Pratiquer une discipline sportive permet d’acquérir le sens de l’effort, de la persévérance. Il ne faut pas avoir peur de travailler, même si on ne bat pas le record du monde. C’est très difficile, le sport, cela demande énormément de travail. « Il faut se fixer des buts avant de pouvoir les atteindre », explique le joueur de basket-ball Michael Jordan. C’est une école de patience et d’humilité : il faut refaire les mêmes gestes de très nombreuses fois pour y arriver. Il forme un esprit de combat : à force de lutter pour s’améliorer et gagner, la force intérieure grandit.

Les sportifs qui pratiquent la compétition apprennent à accepter la défaite et la blessure. C’est en les acceptant que le sportif apprend à rebondir. Le grand ennemi du sport, c’est le doute : mais à force de vaincre, vous éliminez le doute.

Confiance en soi

Avec le sport, on est dans le réel, pas dans l’idée – positive ou négative – qu’on se fait de soi-même : on sait ce qu’on vaut objectivement. Qu’on saute 4 ou 6 mètres, c’est pareil : on se révèle autant dans les deux cas. Et cela apporte une grande confiance en soi. En définitive, ce qui compte, c’est de se donner : on peut prendre confiance même en n’étant pas le meilleur.

Education

En fonction de la personnalité de l’enfant, le sport apportera différents bénéfices très utiles à l’éducation donnée par les parents. Pour les introvertis ou les timides, il pourra leur apprendre à s’extérioriser ; pour ceux qui sont un peu immatures ou qui ont peur de s’élancer dans la vie, il les aidera à acquérir plus de maturité, une plus grande autonomie, et pour ceux qui ont des caractères forts, excessifs, les « sans limite », il leur inculquera la modération, la discipline, l’hygiène de vie et la relation juste au corps (le corps devient un instrument, un outil, donc on le respecte).

Tous ces aspects font du sport un puissant outil pour la maîtrise de soi. Il fait la différence dans une éducation : les enfants qui le pratiquent ont appris à souffrir, à se battre, à se dépasser, à se dompter…

Valeurs positives

Mais le sport permet avant tout de transmettre des valeurs morales. Bien plus important que les performances sportives du jeune, ou du moins jeune, c’est l’esprit sportif qu’il acquiert dans la vie de tous les jours qui compte. L’éducation par le sport est une chose merveilleuse ! L’entraîneur est souvent perçu comme une sorte de « super père » : il peut devenir l’homme de référence de la famille pour certains jeunes. Il doit alors utiliser ce « petit pouvoir de la fin de journée » pour amener le sportif vers le bien. Pour cela, avant d’être un entraîneur, il faut d’abord être un éducateur : donner les bases de la vie collective. Bien plus que de la technique, le sport est en réalité une école de vie en société. Entraîner, c’est aimer pour conduire plus haut : aimer le sportif, dans sa totalité, dans ses forces et ses faiblesses.

Le temps du sport est formidable : c’est le temps de la jeunesse. Il fait rêver et apporte l’aventure. Il n’y a pas beaucoup de choses qui font rêver sur terre, mais le sport en fait partie.

Propos recueillis par Émilie Pourbaix


Jean-Claude Perrin. Célèbre entraîneur français, Jean-Claude Perrin a exercé ses talents et ses conseils auprès de champions français qui ont excellé dans le saut à la perche (20 records du monde), le football (victoire de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes avec le PSG en 1996) et le tennis (victoire française en Coupe Davis en 1991). Celui qu’on appelle « Coach Perrin » reste consultant sportif pour Europe 1 et accompagne la Sports Management School.

 


QUATRE CLES POUR : 
Penser comme un champion

Le sport apprend le sens de l’effort

1. La confiance. Pour la majorité des sportifs, la confiance est la force qui permet de croire en leurs capacités à accomplir une tâche. La confiance est une croyance et, comme toute croyance, elle prend sa source dans votre passé : vos expériences sont stockées dans votre mémoire, dans laquelle vous allez puiser pour en tirer votre confiance. Vous avez confiance dans votre capacité à réussir telle ou telle chose parce que dans le passé vous avez réussi des choses similaires.

2. L’échec. Pour les champions, on ne peut jamais parler d’échec, parce que même d’une défaite ils parviennent à tirer un bénéfice. Ils sont, certes, déçus après la défaite, mais jamais amers, car la défaite est un pas de plus vers la victoire. La première qualité est d’avoir une vision à long terme et la seconde est d’être résolument optimiste. Afin d’atteindre son but fixé dans un avenir plus ou moins lointain, il est très important, pour le champion en herbe, de ne voir que le côté positif de ses actes et d’en écarter résolument tous les aspects négatifs.

3. Jouer sur ses points forts. Pour que la confiance grandisse, les champions travaillent leurs points forts. Ils les travaillent afin que ceux-ci deviennent encore plus forts, de telle sorte qu’ils puissent s’appuyer dessus. Travailler les points faibles n’offre que peu d’intérêt et risque au contraire de détruire la confiance. Si quelque chose mérite d’être souligné, ce sont vos points forts.

4. La concentration. La concentration est l’élément essentiel de la performance : rien de correct n’est obtenu sans elle. Pour apprendre la concentration, vous allez devoir passer par une première étape qui consiste à décider de faire un effort pour déplacer votre attention de là où elle se trouve à là où vous voulez qu’elle soit. Cela suppose deux choses : que vous soyez conscients de « là » où se trouve votre attention ; que vous ayez un objectif clair sur lequel la diriger.

Extraits de Tennis: Pensez comme un champion. Mode d’emploi pour gagner, Jean-Philippe Vaillant, Amphora Éditions, 2008.


TÉMOIGNAGE : 
« Le sport éprouve mes limites  »

Depuis son plus jeune âge, Sylvain a toujours aimé pratiquer et vivre « le sport ».

Ma passion pour le football est née très tôt, par ces moments d’échange et de gratuité dans la cour de récréation, autour d’un ballon. Elle s’est solidifiée dans l’entraînement, par des séances de travail et de répétition de gammes, sous la férule d’un éducateur aussi bienveillant qu’exigeant. Elle s’est prolongée surtout dans l’affrontement des matchs intenses où nous donnions tout. Les souvenirs restent ardents : les chevauchées fantastiques de l’un, les arrêts désespérés du gardien, les défaites volées et les victoires enflammées. L’esprit d’enfance se retrouve toujours sur le pré, dans la fierté de défendre nos couleurs, de venger surtout des déshonneurs. L’esprit chevaleresque du sport continue encore à m’habiter. C’est celui de la parole donnée, du regard croisé, de l’affrontement assumé. L’esprit de sport, c’est celui de la réalité incarnée, dans ce que je suis, dans ma dignité : corps, âme, esprit. Et cette question de toute une vie : qu’est-ce que j’en fais ? Le sport c’est la vie, il creuse profond, éprouve mes limites et me déporte dans la joie, vers un au-delà. Je veux toujours gagner et je m’y emploie, avec mes forces et mes faiblesses. L’esprit sportif ne m’abandonne pas. Dans toute ma vie, je me donne, je continue à concourir, non pas pour être le meilleur mais pour être tout simplement meilleur. Sans tricher, en vérité, de tout mon cœur.

 

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