Jean-Marc Potdevin : La rencontre qui a tout changé

10 janvier 2012

Jean Marie POTDEVIN

Une brillante carrière, des millions d’euros, une réussite parfaite… Pourtant, Jean-Marc Potdevin n’était pas satisfait. Un jour, il a tout quitté. Jusqu’à une rencontre foudroyante.

J’avais parfaitement « réussi ma vie »… Croyais-je. Tout ce que j’avais entrepris réussissait sur le plan personnel ou professionnel, et ces succès me rendaient sûr de moi, optimiste, boulimique d’activités en tout genre, à fond dans la vie que je consommais à toute allure. Un virtuose du monde. J’avais rejoint comme CTO (directeur technique, ndlr) une startup – Kelkoo – qui allait devenir un des très beaux succès Internet du début des années 2000. J’avais gagné quelques millions d’euros dans cette belle aventure, avant de devenir vice-président de Yahoo! Europe. Je m’étais ensuite arrêté de travailler pour profiter à plein de la vie, voir grandir mes quatre enfants, faire du sport, de la musique, voyager. La vie « Club Med » dont certains rêvent.
Pourtant, au fond de moi, une sourde insatisfaction grandissait, doucement mais sûrement, comme un début de dégoût, une saturation du désir, mêlée à l’absence de sens de ma vie, comme une fissure encore invisible sur un pare-brise en réalité prêt à éclater en miettes. J’avais frôlé de très près la mort lors d’une nuit blanche en haute altitude : un œdème pulmonaire, aggravé le lendemain par une ascension jusqu’à 6 000 mètres avec des poumons pleins d’eau, m’avait sans le vouloir forcé à méditer sur ma mort – et donc sur ma vie. Quel était le but de ce jeu ? J’avais progressivement perdu une partie de ma foi, et mes repères spirituels s’étaient brouillés. À 40 ans, je commençais visiblement une sévère « mid-life crisis » (crise du milieu de vie, ndlr), sans avoir les clés pour m’en sortir, tant « tout allait bien » vu de loin.
Dans un sursaut de survie, j’ai décidé subitement de prendre le large, et de partir à pied vers Compostelle, sans trop savoir où c’était. Les premiers jours de marche au départ de chez moi près de Grenoble m’ont insufflé à la fois une grande joie de vivre et de respirer et bizarrement ont focalisé mon attention sur les actes « négatifs » de ma vie : défilaient sous mes yeux pendant la marche le « côté obscur » de mon existence, les blessures faites aux autres, mes lâchetés, les pathologies de mon âme. Une prise de conscience méditative et calme de ma noirceur intime, de ma petitesse aussi.
En arrivant au Puy-en-Velay, j’ai trouvé l’hospitalité chez les sœurs de Saint-Jean, qui n’accueillaient plus de pèlerins faute de moyens. À leur invitation, j’ai rejoins la chapelle privée, un peu avant l’heure des vêpres, et j’ai eu la surprise de les trouver prosternées, agenouillées ou assises, immobiles et silencieuses, en direction d’une magnifique pièce d’orfèvrerie en forme de soleil, au cœur rond et blanc, trônant sur l’autel.
L’instant suivant a été le tournant de ma vie. Entrait dans la pièce silencieuse, devant moi, ce qui m’apparaissait être la majesté de tout l’univers, la Présence divine et royale en personne : tellement immense que la pièce m’a semblé devoir s’agrandir pour lui. Il se tenait silencieux, bien face à moi, m’imprimant à la fois un état de paix et de bien-être jamais atteint, et aussi une sorte de crainte devant tant de puissance, d’énergie brute de l’Être. Je voulais que l’instant ne s’arrête jamais. Ce qui a suivi dépasse mon entendement et est difficilement exprimable en mots. Il a établi une sorte de communication directe et totale avec moi, court-circuitant mes sens « extérieurs », et a commencé à m’enseigner en me montrant – en me le faisant vivre – la réalité de l’amour nuptial entre Dieu et ses créatures, et par des paroles qui sont restées longtemps énigmatiques.
Cette subite rencontre face à face, de personne à personne, avec le Divin, et le surgissement extraordinaire dans ma vie du surnaturel, ont renversé de fond en comble ma vision cartésienne du monde, mon rapport à Dieu et à l’Église, du chrétien mal-croyant que j’étais. Depuis, je vis dans un monde nouveau doté d’une 5e dimension, celle de la grâce, et dont les lois de la logique sont inversées – retournement de focale – comme une vie de l’autre coté du miroir, là où le fort est faible, là où se trouve la paix et la joie que le monde ignore, nourri par l’eucharistie.

 

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