Robert Hossein : Marquis des anges

13 décembre 2016

Robert Hossein

Rencontre. Dans la catégorie des grands spectacles, cet acteur géant n’a pas dit son dernier mot. Robert Hossein tient prête une méga-production sur les évangiles.

Propos recueillis par Magali Germain

Ce grand Robert fait honneur à la langue française autant qu’à la culture européenne. Avec Jésus, Bonaparte, de Gaulle ou Jean-Paul II, il a marqué des foules au fer-blanc du grand spectacle. Son imagination fébrile n’est pas sans rapport avec les chansons russes et les légendes de Perse qui ont bercé son enfance, un souffle qui anime plus que jamais le magnifique octogénaire. Confidences.

À 88 ans, vivez-vous dans la nostalgie du passé ou dans l’avenir ?

Le passé, c’est un souvenir. Si vous vivez dans le passé, vous êtes foutu. Il faut espérer dans l’avenir, mais je trimballe une éternelle nostalgie de la vie…

Vous avez reçu le prénom de Faridoun à la naissance.

Comment êtes-vous devenu Robert Hossein ? On n’est jamais débarrassé de son enfance. Tout est là. J’ai passé ma vie dans un grenier avec mes parents admirables. J’aurais pu vivre dans un château et crever. En manquant de tout, j’ai reçu tout. Mon père était un musicien bouleversant d’origine persane, né à Samarkand, en Iran. Ses croyances inspirées par Zarathoustra le portaient à respecter toutes les religions. Il avait les yeux marron. Il était l’antipode de ma mère, née à Kiev, d’une famille orthodoxe russe. Elle avait un tempérament passionné, enthousiaste et des yeux couleur lagon. C’était une femme rare qui a tourné au cinoche. Le prénom qu’ils m’ont donné au berceau, Faridoun, n’était pas facile à porter. On m’a donc plutôt appelé Robert.

Vos parents ne vous ont pas fait baptiser. Mais vous avez demandé le baptême à la cinquantaine.

En 1980, le père Langer, l’aumônier des artistes m’a versé de la flotte sur la tête à l’église Saint-Roch à Paris. Mes parents ne m’ont pas transmis la foi, mais l’âme slave de ma mère et la sensibilité orientale de mon père m’ont prédisposé à chercher Dieu. Je crois pouvoir dire, voyez-vous, que je n’ai pas la foi car, en réalité, c’est la foi qui m’a. La foi, ce n’est pas une chose possédée. C’est un don gratuit que l’on accueille ou pas. Autour de moi, tout le monde a des religions différentes. J’estime le respect de chaque religion. Chacun a le droit de croire, mais chacun a le droit de ne pas croire. Et cette liberté n’est pas une raison pour ne pas donner un sens à sa vie.

Quel sens donnez-vous à votre vie ?

En réalité, c’est en s’occupant des autres qu’on existe. Je vais être honnête avec vous. Si on n’a rien à donner, pourquoi vivre ? On ne peut pas vivre pour soi-même, il faut remercier d’exister pour les autres.

Dans ce monde cruel, comment évitez-vous la catastrophe du désespoir ?

Je suis un désespéré qui vit dans l’espoir de Dieu. C’est pour ça que je parle toujours de l’espérance. Je pense à tous ces jeunes qui sont en ce moment dans des difficultés sans nom. Quand j’ai monté Ben Hur, j’en ai beaucoup pris dans mon spectacle, de toutes les races, de toutes les religions, et ça a été sublime.

Vous avez perdu votre fiancée, l’actrice Michèle Watin que vous aimiez comme un fou, dans des circonstances atroces…

Je ne l’oublierai jamais. Mais ma femme non plus (L’actrice Candice Patou qu’il a épousée en 1976, ndlr). Ni sa famille évidemment. Les épreuves permettent de devenir plus lucide et de faire des choix.

Vous arrive-t-il de penser à l’éternité ?

Je n’y pense absolument pas.

Mais ne craignez-vous pas que l’éternité soit longue, surtout vers la fin ?

Quand je serai libéré des limites du temps et de l’espace, j’espère donner un coup de main au Bon Dieu pour serrer contre mon cœur les gens les plus humbles confrontés aux pires épreuves et les soulager comme Marie l’a fait au pied de la croix.

Quel est votre sixième sens ?

Détecter le manque d’amour.

La pire de vos tentations ?

La résignation. On n’a pas les moyens de se résigner aujourd’hui.

Quelle est votre prière qui résiste au temps.

Je dis le Notre Père

Comment vivez-vous la Toussaint ?

En toute chose il faut considérer la fin. Il ne faut pas se croire éternel tout de même… Je ne suis pas important. Ce qui est important aujourd’hui, ce sont les autres. Plus que jamais, il faut se mettre à disposition de plus que soi-même, c’est-à-dire des autres.

Quels sont vos projets en cours ?

Le prochain spectacle que je souhaite faire, si je réussis à le réaliser, portera sur les Évangiles. Après Un homme nommé Jésus, Jésus était son nom et Jésus la Résurrection, je veux poser le titre de mon prochain spectacle : Es-tu encore parmi nous ? Et en dessous : Le retour. Il y a un autre spectacle que je souhaite pouvoir produire, c’est L’Appel du 18 juin écrit avec une très grande plume : Éric Roussel, mais il faut trouver du pognon. Je veux un théâtre populaire qui permette aux jeunes de trouver des perspectives de culture, de sens et de foi.

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