Vianney : T’aime et variations

5 juin 2015

vianney

Rencontre. Nommé aux Victoires de la musique 2015, Vianney embrase les salles avec les chansons de ses Idées blanches, un album révélation dont il est tout à la fois l’auteur, le compositeur et l’interprète. Après le Printemps de Bourges, il est en tournée en France. 

Propos recueillis par Magali Germain.

Il a couché ses idées blanches sur du papier à musique. Et voguent ses chansons. Sans effort. Avec ses 24 ans et un premier album, Vianney sonne juste avec ses je t’aime et variations acidulés. On dit par ici que ses morceaux ont la couleur et la chaleur des feux de joie. On leur trouve par là de la maturité mélodique et de la fougue poétique. Et pour surcroît de charme, la révélation musicale n’est pas à court d’idées. Avec les poches remplies de voyages en solitaire ou d’un bon vieux tour de France en scooter électrique, le garçon cultive l’ouverture aux autres. Preuve que les partages forment la jeunesse.

 Après vos idées blanches, y aura-t-il un deuxième album ?

Oui, je pense.

« Tout seul, on est peu de chose », chantez-vous.

C’est tout à fait vrai. On n’arrive à rien sans les autres.

Vous êtes aussi diplômé d’une école de commerce, la chanson n’est-elle qu’un morceau de votre vie ?

Ce n’est pas qu’un morceau, c’est la pièce centrale. Depuis toujours, tout est chanson. J’en écris depuis que j’ai douze ans. J’ai fait trois ans de commerce, beaucoup de stylisme, de dessin, de couture, j’ai beaucoup voyagé, mais, de toutes mes passions, la chanson a la première place parce que c’est ce que j’ai de plus organique pour exprimer ce que j’ai envie de raconter.

« Dieu m’a donné des mains pour consoler mon cœur », chantez-vous. Maxime le Forestier a exprimé un peu la même chose en disant : « Je jongle avec ce que je peux. »

Depuis que je suis petit, j’ai l’impression de développer mes aptitudes comme un jongleur. Je fais des chansons parce que je me suis rendu compte que je pouvais en faire. Dans ma chanson je dis surtout : « Je ne suis pas musicien / Je ne suis pas chanteur », car c’est difficile pour moi d’affirmer que je sois l’un ou l’autre, voire les deux. J’ai juste l’impression de jouer avec ce que je peux faire.

Vous arrive-t-il de pousser la porte des églises ?

Ben, oui. Complètement. Je suis catholique pratiquant pour tout vous dire. C’est quelque chose dont je ne parle jamais, mais c’est un vrai pilier de ma vie.

Une prière de Vianney, ça commence comment ?

Je suis très mauvais dans ce domaine parce que j’ai l’esprit à vingt mille choses. En revanche, je me retrouve avec moi-même pendant mes voyages en solitaire. Le voyage me recentre sur l’essentiel.

L’essentiel, comment le nommez-vous ?

C’est peut-être galvaudé de dire un truc pareil, mais l’essentiel, c’est la vie. Quand je voyage à vélo, je me sens plus vivant que jamais. Je n’ai vraiment rien, j’ai mon petit vélo et j’avance. Et il m’arrive des trucs fantastiques. Et intérieurement tout est bousculé, bousculé par une simplicité, c’est quand même ça la vie !

Il paraît que vous allez à la messe le dimanche, est-ce une autre de vos idées blanches ?

Pour être très franc, la messe, c’est le moment off dont j’ai besoin, la pause que je m’accorde pendant la semaine. J’y vais parce que ça me coupe de tout. ça me permet de réfléchir tranquillement. Pendant une heure, je me tais. C’est quand même dingue.

Que vous apporte votre foi ?

C’est mon moyen premier pour relativiser.

Comment Dieu s’est-il invité dans vos bagages ?

En fait, c’est le voyage en solitaire qui m’a ramené à Dieu.

« Même dans les difficultés, j’ai toujours pensé que Dieu était là »

Les gens sont méchants, est-ce votre chanson coup de gueule ?

Cette chanson m’a été inspirée par une initiative des églises de Paris qui s’appelle Hiver solidaire. Dans cette mission, des sans-abri sont accueillis dans les églises « comme en famille » pendant tout l’hiver. Une fois par semaine, je vais dîner et passer la nuit avec eux. Du coup, j’étais obligé d’en parler parce que cette initiative est trop importante dans ma vie. Dans leur silence, les gens sont méchants, ça veut juste dire que l’indifférence fait mal. Quand j’étais étudiant, je ne pouvais jamais donner un rond à qui que ce soit, mais un petit mot, je voyais que ça faisait du bien à ces exclus. C’est le propos de cette chanson qui est peut-être la seule chanson engagée de l’album.

Et vous, quelle chanson douce écoutez-vous en vous endormant ?

Je pourrais bien écouter Pierre Lapointe…

Êtes-vous plutôt extraverti ou introverti ?

Ça dépend totalement des gens qui m’entourent.

Qu’est-ce qui vous donne le plus de peps ?

Une bonne atmosphère.

Depuis votre tour de France en scooter électrique, votre énergie est-elle renouvelable ?

Je ne sais. En tout cas elle est difficilement épuisable. J’ai besoin de faire beaucoup de choses pour être heureux. Je ne m’arrête jamais.

Serez-vous un qui passe la bague au doigt après « les débutants en amour » ?

Je n’en sais rien. J’aimerais bien. J’ai 24 ans. Tout va bien.

« Pas là », chantez-vous à une demoiselle, mais à Dieu diriez-vous : « Tu es là » ?

Même dans les difficultés, j’ai toujours pensé qu’il était là. C’est un acquis. Ce n’est peut-être pas très catho comme démarche et c’est peut-être pour cette raison que je suis assez mauvais pour faire des prières…

Quoi de neuf au programme de votre été ?

Je vais partir à vélo en solitaire vers une destination encore inconnue.

 

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